[New Lestack] Affaire Abok Groz

Quittant le Palais accompagné de la Maquerelle Calissa, malgré le fait que je sois un habitué de son commerce. Je n'ai jamais vraiment eu l'occasion de discuter avec elle. Le moment était peut-être mal choisi vu ses problèmes immédiats. Mais pour une fois que je pouvais parler à un compatriote, je vais pas m'en priver.

[Varisien]"Dame Calissa, je n'ai jamais vraiment eu l'occasion de discuter et encore moins d'en apprendre un peu plus sur vous. Vous venez de quel coin de la Varesie?"

Ca faisait une éternité que je n'avais pas eu l'occasion de reparler ma langue maternelle. Tout en discutant, je regardais à gauche et à droite, comment s'était développé New Lestack. La ville se reconstruisait doucement suite à l'assaut de Vordakai et de ses sbires. La forte volonté des habitants de notre royaume avait eu raison de cette environnement inhospitalier. Et j'ai encore beaucoup de projet de développement concernant la ville et le territoire.
L'ancien comptoir d'Oleg qui est aujourd'hui un bastion de défense, se transformera prochainement en village. Sans compter l'administration de Varnhold. D'ailleurs j'espère que Piotr s'en sort convenablement avec les centaures.

Reportant mon attention sur Calissa et changeant complètement de sujet.

[Varisien]Dites-moi Calissa, prochainement nous allons faire construire quelques nouveaux temples pour les différents croyants se trouvant entre nos murs. Que penseriez-vous si l'un de ses temples étaient dédiés à Calistria?
D'ailleurs en parlant de La savoureuse Piqure, avez-vous entendu parler du développement du Culte de Gyronna dans nos murs?"

Avançant de cette démarche chaloupée, issue d'une longue expérience, mettant en avant les courbes sensuelles de son corps, Calissa ne semble pas remarquer les regards que lui jettent les habitants qui la croisent.

[Varisien]"Cela fait remonter des souvenirs, pas toujours bons, mais rafraîchissant. Mes parents étaient de Korvosa et j'ai quitté la cité à l'age de 12 ans, après qu'ils m'aient vendue comme esclave à un noble de Cheliax. Après quelques années mouvementées qui seraient trop longues à vous narrer ici, j'ai atterri au Brevoy où j'ai ouvert une petite maison des plaisirs. Les affaires étaient plutôt bonnes et j'avais quelques entrées dans la noblesse locales, mais le passé m'a rattrapé. J'ai donc décidé de tenter ma chance ici, et malgré les horreurs qui sont arrivées, je ne regrette pas mon choix."

Tout en marchant, Calissa contemple la ville et Cyrian peu distinguer un sentiment de fierté dans son regard. Elle adresse de temps à autre un petit signe de la main ou un simple hochement de tête à certains passants qui, tout en rougissant, s'écarte de son chemin. Les voyant fuir, un bref sourire illumine le visage de Calissa.

[Varisien]"Vous voulez couler mon affaire, Seigneur Cyrian ? L'arrivée d'un lieu dédié à Calistria risque de me faire un forte concurrence. J'aurais pensé que vous alliez plutôt mettre en avant des cultes comme Abadar, Cayden Cailean ou Irori, tous trois assez proche de l'âme de la citée ou même Ioméda, votre déesse. Je parle bien sur pour ma paroisse mais Calistria ne serais pas représentative de l'attente de cette ville."

Etrangement certaines femmes et jeunes filles viennent saluer Calissa et certaines lui offrent des modestes présents faits de fleurs ou de tissus. Calissa semble heureuse de recevoir ces présents et remercie chaleureusement les donatrices.

 [Varisien]"Pour ce qui est de Gyronna, malheureusement je n'ai pas d'information sur la présence de ce culte dans nos murs. Généralement nos clients sont plutôt des hommes et de souvenir Gyronna n'accepte que les femmes. Mais si certaines informations arrivent jusqu'à ma porte je vous en ferais part."

Salué par les gardes en faction devant la garnison, Cyrian et sa compagne s'engouffre dans la cour du bâtiment. Montant rapidement les marches menant au bureau de Kesten, Cyrian s'interroge sur cette affaire.

Kesten est absorbé par divers documents qui recouvre son bureau. A l'entrée de Cyrian il met un peu d'ordre dans ses papiers et invite le couple à s’asseoir. Il semble quelque peu décontenancé par la présence de Calissa, et essaye de masquer son trouble en fixant son regard sur Cyrian.

"Bien le bonjour seigneur. Je suppose que si dame Calissa est présente, c'est que vous venez pour l'affaire Abok Groz. Voici les faits : il y a deux nuits les corps des cinq frères KRAIN ont été découvert dans une obscure ruelle du quartier du port. Ils ont été tabassés à mort. Nous avons un témoins qui a été réveillé par des bruits de bagarre et des hurlements. Il a vu un grand orc affronter plusieurs adversaires. Après l'altercation, seul restait le grand orc et une petite silhouette qui est sortie des ombres. Il n'a pas pu voir le visage de cette personne car il était masqué par la capuche de sa cape. Le grand orc a ramassé un gros paquet et les deux ont quitté la ruelle. Nous n'avons pas beaucoup de demi-orc dans la cité, et la seule que je connaisse est Abok. Je suis donc allé l'interroger. Elle n'a pas nié les faits. Je l'ai donc fait enfermer. Elle sera jugée dans une semaine.
Je vous l'accorde, personne ne pleurera la disparition des frères KRAIN, c'était des parasites de la plus basse extraction, mais un meurtre reste un meurtre. On pourrait considérer que c'était de la légitime défense, mais les corps ont été littéralement broyés avec une violence extrême. On s'est acharné sur les corps, postmortem pour certain. Difficile d'invoquer la légitime défense.
Donc, en quoi puis-je vous être utile, Seigneur Cyrian ?"


Kesten se redresse sur sa chaise, croisant les bras et attendant la réponse de son Seigneur.

Calissa se redresse furieuse et frappe violemment de son poing le bureau de Kesten. Un masque de mépris déforme les traits gracieux de son visage et l'on peut discerner dans ses yeux des flammes de colère.


"C'est inadmissible de voir aussi peu de bonne foi !! Si Abok a agit de la sorte c'est qu'elle avait de bonnes raisons ! Elle venait en aide à une jeune fille qui se faisait TORTURER et VIOLER !! Quelle est cette simagrée de justice si l'on enferme ceux qui protège les habitants de la citée ? Vous savez bien que ces 5 déchets étaient violent et dangereux, mais au lieu de les enfermer, ils étaient libre d'agir comme ils l'entendaient. Abok a tendance à être très protectrice envers les femmes, c'est son travail après tout, et voyant ce qui ce passait, elle est intervenue, c'est tout ! Elle leur a donné une leçon et surtout fait passer un message à tous les hommes qui veulent s'en prendre à plus faible qu'eux ! Ils sont tombés sur plus fort qu'eux, c'est tout ! Pourquoi en faire une histoire. 
Seigneur Cyrian pouvez vous régler cette affaire je vous en serais très reconnaissante."

Écoutant le plaidoyer de Kesten, je note les faits et les corrélations avec les déclarations de dame Calissa. Quand Kesten invoque la non possibilité d'invoquer la légitime défense. je hausse un sourcil. C'est alors que Dame Calissa s'emporte. Je me tourne vers elle très étonné de sa réaction.
 
"Tout abord calmez-vous, je vous prie, nous allons trouver une solution et l'agressivité ne mènera à rien et au contraire ne peut que nous fermer au dialogue."
 
Je me tourne à nouveau vers Kesten.
 
"A 5 contre 1, vous me dites qu'il n'y a pas de légitime défense. A partir de quel moment peut-on l'invoquer dans ce cas? Sans tergiverser sur les termes, on peut reconnaitre qu'il y a eu en effet excès de l'utilisation de la force qui a entrainé le décès de ses adversaires. Savons-nous quelle arme a été utilisé durant cette rixe?"
 
Réfléchissant rapidement.
 
"Il semble que la culpabilité d'Abok Groz soit sans contestation possible quant à son rôle dans le décès des Frère Kain. Par contre avez-vous interroger la petite en question qui a été la victime des dits frères?

Ca ne disculpera en rien Abox Groz, mais ça pourrait jouer en sa faveur quand à mon point de vue sur la peine."
 
Vivement la présence des adeptes de Calistria dans nos murs, ce genre de situations pourra être géré plus aisément sous le regard de la déesse des plaisirs.

Le visage de Calissa laisse transparaître un sentiment de tristesse.

"Malheureusement la jeune fille a été sauvagement torturée, elle a les bras cassés ainsi qu'une jambe. elle est de plus sous le choc et n'a pas prononcé le moindre mot depuis que Abok l'a secourue. Je l'ai faite transférer à l’hôpital et mes filles se relaient auprès d'elle. Le médecin m'a prévenu qu'elle s'en remettra physiquement, mais pour ce qui est de sa psyché il ne se prononce pas. Je doute donc qu'elle puisse vous aider dans cette enquête. C'est une chance que Abok soit passé par là, sinon vous n'auriez trouvé qu'un pauvre cadavre de jeune fille violée..."

Ayant un peu plus d'informations et sachant que le code de loi en vigueur dans notre royaume n'était ni plus ni moins qu'à ma charge. Je ne voyais d'autres solutions que d'appliquer un système judiciaire équivalent à ce qu'y était en vigueur à LastWall.

Regardant Kesten.

"Les frères Kayn ont-ils de la famille ou des descendants?"

Sans trop attendre de réponses, j'enchaine.

"Par mon rôle de régent des royaumes, il me revient de plein droits de régler les affaires judiciaires. Les dieux ont déjà donné raisons à la demi-orc Abok Groz, de part sa survie à l'altercation. Mais nous ne pouvons tolérer que justice de face d'elle-même ou nos rues seront rapidement couvertes de sang.

En premier lieu, nous ne pouvons nous passer d'une guerrière de sa trempe à la vue des derniers évènement sa force pourra nous être utile.

Donc, la sentence sera la suivante, Abok Groz devra verser la somme de 600 pièces d'or par victime de sa vendetta aux survivants de la famille des frères Kayn. Dans le cas ou ses derniers n'ont pas d'héritiers, cette somme sera directement reversé aux royaumes.

En attendant que la somme de 1800 pièces d'or soit versée, l'accusée restera dans les geôles."

Me tournant vers Calissa.

"Que ceci vous convienne ou pas. C'est le résultat de ma sentence."

[HJ]Application légèrement revu de la loi salique[/HJ]

Calissa secoue la tête de frustration.

"Très bien vous aurez l'argent dès demain, ces porcs n'ayant heureusement pas de famille. Et quand est-il de la jeune fille violée et torturée ? Qui va la dédommager des sévices subits ?"

"Ces bourreaux ont déjà subit leurs sentences. Maintenant son rétablissement est entre vos mains et celles des dieux."

Saluant Calissa d'un signe de tête et me tournant vers Kesten pour le saluer à son tour. Je me dirige vers la sortie.

La colère est visible dans les yeux de Calissa.

"Quelle générosité mon Seigneur !! Vous vous mettez 1800 po dans la poche sur le dos d'une petite vagabonde qui va être traumatisé toute sa vie et que va-t-on lui dire : Désolé, pas de chance et on la laisse toute seule avec une petite tape sur la tête !!! C'est ça votre nouvelle façon de nous diriger ? Vous me décevez Seigneur, je vous pensais plus altruiste avec les pauvres gens."

Me retournant vers Calissa, mon visage est froid et ma voix mesurée.

"Je vous trouve bien sur de vous pour parler, ainsi à votre seigneur. Ne poussez pas ma bonté trop loin Madame."

Marquant une pause, je reprends et jetant un coup d’œil a Kersten pour voir sa réaction.

"Le sujet ne traitait pas de la jeune fille, mais de l'enfermement de votre videur. Elle a rendu la justice de sa propre initiative. Elle en paye donc les conséquences. Si cette justice ne vous convient pas, libre à vous de quitter le royaume."

N'ayant rien a ajouter, je quitte définitivement le baraquement et retourne vers le palais.